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Miri Gourmain

Comment les traumas et les conditionnements de notre enfance peuvent-ils jouer un rôle dans la fatigue chronique*

*on ne parle pas ici du syndrome de fatigue chronique, désormais appelé encéphalomyélite myalgique, bien que les traumas puissent également avoir un rôle dans cette pathologie.


Une fatigue persistante est très souvent multi factorielle. Elle peut avoir des causes physiques telles que pathologies, intoxication aux métaux lourds, moisissures, infections, exposition à certains produits chimiques…mais elle a aussi souvent des fondements émotionnels. C’est pourquoi une investigation sur les émotions mal gérées par le passé, et en particulier dans l’enfance, est indispensable. L’environnement dans lequel on grandit et la manière dont il répond à nos besoins constituent des composantes majeures de notre développement et notre stabilité émotionnels. Notamment, les traumas subis (et nous verrons qu’un trauma n’est pas nécessairement rattaché à un évènement très « intense » physiquement) laissent une trace sur notre système nerveux, notre système énergétique, notre physiologie qui peut prendre un lourd tribu sur notre énergie.

 

1- Qu’est-ce qu’un trauma ?

Un trauma désigne les conséquences émotionnelles difficiles entrainées par un évènement éprouvant. Cet évènement représente une charge trop importante à intégrer par notre organisme à un instant t.

On distingue les “Big T trauma” reliés à des évènements violents évidents (accident, deuils, catastrophe naturelle, viol…) des « small T trauma » reliés à des expériences plus subtiles (harcèlement, conflits fréquents dans la famille, perte d’un animal, divorce des parents…). Le jeune enfant (moins de 7 ans) est un système ouvert qui absorbe toutes les émotions, sans réellement savoir ce qu’elles sont. Son système nerveux est peu développé et sa capacité d’absorption de ces émotions est limitée. C’est pourquoi des évènements apparemment peu intenses peuvent toutefois constituer un trauma du fait de la charge émotionnelle à laquelle ils ont été associés chez l’enfant.

 

 

2- Quels sont les différents facteurs jouant un rôle dans les traumas ?

Ce n’est pas l’évènement en soi qui constitue le trauma, mais la trace qu’il laisse sur notre système. Un contexte peut également être traumatisant.

Pour comprendre le trauma, il faut prendre en compte le facteur déclencheur mais également :

·       La satisfaction des besoins de base : Les besoins de base sont l’amour, la sécurité et les limites saines. Si un ou plusieurs de ces besoins ne sont pas satisfaits durant l’enfance, cela va nuire à notre résilience émotionnelle.

·       L’état de notre système nerveux : notre système nerveux doit être équilibré et en mesure de revenir à un état de « repos » facilement. Si un enfant se trouve dans un environnement prévisible, où il se sent en sécurité, et que ses besoins de base sont satisfaits, il apprendra à réguler son système nerveux. Dans le cas contraire, sur la durée, l’état d’équilibre du système nerveux va se déplacer pour atteindre un nouvel équilibre délétère (il n’arrive pas à revenir au repos et reste en état d’alerte). Cela peut se produire également si les principales personnes qui s’occupent de lui (notamment la mère) sont en état de stress ou d’anxiété permanent. L’enfant va alors réguler son système nerveux sur la base du modèle qu’il observe.

 

Lorsqu’un enfant se développe dans un contexte perturbé, un évènement difficile, des réactions excessives seront d’autant plus susceptibles de générer un trauma. Il va mettre en place des réponses adaptées à ce contexte, qui vont devenir sa norme. On trouve de la sécurité dans la répétition des choses. C’est pourquoi, cet enfant devenu adulte pourra rester enfermé dans ces habitudes même si elles sont nocives pour lui : s’engager dans de nouvelles habitudes est perçu comme dangereux. Cette personne va se trouver dans une forme de résistance.

 

3- Incidence des traumas

L’enfant de moins de 7 ans n’a pas un cerveau suffisamment développé pour analyser et prendre du recul sur les situations qu’il rencontre. Son cerveau fonctionne essentiellement en ondes théta, il est comme en état d’hypnose. Il absorbe les évènements comme une éponge, les stocke dans son subconscient, et c’est ce qui constituera plus tard sa base de fonctionnement, tel un ordinateur sur lequel on installe des programmes avant de pouvoir réellement l’utiliser. Ces programmes vont résulter en un conditionnement des croyances, des pensées et des comportements, ce qui mènera à un conditionnement de la biologie.

 

3.1- Incidences sur le comportement, les relations avec les autres, l’attitude envers soi même

Les besoins non satisfaits lors de l’enfance peuvent expliquer certaines de vos réactions actuelles.

Il y a de nombreuses possibilités de conséquences de traumas sur les comportements adultes. Nous avons tous des « traumas », mais avec des impacts et intensités très variables. Voici quelques incidences possibles au travers d’exemples de carences affectives, parfois appelées traumatismes d’attachement.

 

Recherche de substituts :

Le nourrisson relie dans sa mémoire implicite la nourriture et l’amour car la nourriture est généralement la première expérience de l’amour. Lorsque la connexion à la mère est compromise, la nourriture est le premier réconfort ressenti par le nourrisson. Ainsi, un enfant qui n’a pas reçu l’amour dont il avait besoin dès son plus jeune âge pourra avoir tendance à se tourner vers la nourriture pour compenser les manques affectifs.

 

Besoin de faire plaisir (« people pleaser »)

L’enfant qui n’a jamais reçu l’amour dont il avait besoin peut ressentir, une fois adulte, un besoin compulsif de faire plaisir aux gens. Il a la croyance qu’il doit mériter que les gens l’aiment, et qu’en retour, ils viendront remplir le manque laissé par le comportement de ses parents. Un « people pleaser » est quelqu’un qui fait de son mieux pour subvenir aux besoins des autres mais avec l’envie de se sentir aimé et en sécurité. Dans une relation, souvent à sens unique, cette personne voudra toujours faire plaisir même si elle n’est pas bien traitée en retour. Cela peut aboutir à un sentiment de solitude, de désespoir, l’impression que quelque chose ne va pas chez elle. C’est également générateur de stress dans la mesure où elle sera souvent à l’affut des occasions de se sentir coupable de l’insatisfaction des gens qui l’entourent.

Cette personne aura même tendance à attirer des relations (notamment amoureuses) qui reflètent sa situation d’enfant, lui rappellent la négligence qu’elle a vécue : sa perception (inconsciente) est qu’en reproduisant l’expérience et en faisant de son mieux pour satisfaire l’autre, elle peut mériter de recevoir de l’amour et corriger ce qui ne va pas chez elle. Cela fait partie du dysfonctionnement. De manière assez contradictoire, le « people pleaser » aura du mal à recevoir. Il a peur de devenir un poids et qu’on se détourne de lui, car c’est ce qu’il a vécu dans l’enfance: il pouvait être puni si il ne faisait pas les choses comme attendu, ou être rejeté si il demandait quelque chose.

 

3.2- Incidence sur le système nerveux

Suite à des expériences traumatiques, il peut se produire une normalisation du système nerveux dans un état d’alerte. La personne est en état de vigilance et recherche en permanence des indices lui rappelant la situation traumatique vécue pour pouvoir se protéger. Cette normalisation du système nerveux en état d’alerte va également favoriser l’impression d’une charge émotionnelle sur l’organisme en cas d’évènement éprouvant…

Il peut également y avoir une normalisation s’appuyant sur un modèle : si la mère se trouve en état de stress permanent, le bébé va recevoir cet état comme sa référence et calquer son fonctionnement sur celui de son modèle.

Dans ces situations, le système nerveux sympathique prend le dessus (c’est la partie du système nerveux autonome qui induit les réactions de stress, les réactions physiologiques qui ont pour vocation, à la base, de permettre à l’individu de se battre, fuir ou s’immobiliser). Il va entrainer des réponses physiologiques non adaptées et persistantes.

 

3.3- Incidences sur le corps émotionnel

Le corps va « stocker » toutes les émotions qu’il n’a pas su gérer correctement. Energétiquement, on pourrait l’imager par un barrage plus ou moins important placé sur une rivière : le flux va être perturbé, réduit de manière plus ou moins forte. Ce « barrage » est positionné sur un méridien qui correspond à un organe. Si rien n’est fait pour enlever le barrage et rétablir le flux, l’organe impacté énergétiquement peut, à plus ou moins long terme, présenter des dysfonctionnements qui vont devenir de plus en plus perceptibles. Cela peut se traduire par des pathologies ou des désordres d’ordre psychologique ou mental par exemple.

 

4- En quoi les traumas peuvent ils jouer un rôle dans la fatigue chronique ?

Les expériences traumatiques peuvent altérer le fonctionnement du système immunitaire et du système nerveux, ce qui augmente la vulnérabilité aux maladies chroniques.

Le stress étant normalisé, la personne atteinte ne perçoit pas nécessairement qu’elle se trouve en état de stress, ce qui constitue un danger puisqu’elle ne va pas réagir pour modifier cet état. L’organisme construit un nouvel état d’équilibre autour de ce stress, mais un équilibre délétère. Le stress prolongé provoque une inflammation chronique et perturbe l’équilibre hormonal. La biologie est ainsi affectée, ce qui génère des états de fatigue pouvant évoluer en pathologie.

 

D’un point de vue énergétique, les disruptions d’énergie provoquées empêchent la personne de mobiliser pleinement son énergie. L’organe touché ne peut fonctionner à son plein potentiel et cela peut dégrader son fonctionnement à plus ou moins long terme, ce qui génèrera potentiellement de la fatigue et/ou une pathologie.

 

 

En cas de fatigue persistante, d’autant plus si elle n’est pas expliquée, il est important d’aller voir les expériences qui ont pu être traumatiques. La « trace » laissée par ces expériences impacte le système nerveux et le système énergétique, ce qui peut être source de fatigue. Une « rééducation » du système nerveux et un travail pour corriger la trace laissée par l’expérience traumatique seront nécessaires. C’est un travail qui peut prendre du temps et nécessitera de changer ses habitudes. Mais l’incidence sur votre santé est majeure et ne peut être négligée. L’histoire ne pourra être réécrite et l’évènement traumatique restera inscrit dans la mémoire, mais la trace laissée, la charge émotionnelle associée peut, elle, être rectifiée.

Ce n’est pas votre faute si certaines des conditions dans lesquelles s’est déroulée votre enfance ont laissé des traces. Il vous incombe en revanche, en tant qu’adulte, d’aller corriger les manques et satisfaire les besoins qui ne l’ont pas été.

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