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Miri Gourmain

Quels sont les dangers des écrans?

Difficile de nos jours de se déconnecter des écrans : le boulot, la communication, la logistique du quotidien qui passe souvent par nos précieuses appli sur nos téléphones, les réseaux sociaux auxquels les ados sont addicts (et aussi parfois les parents) … Il y a actuellement en France 5,5 écrans par foyer.

Ce n’est pas une bonne habitude de passer trop de temps sur les écrans et on le sait tous ! Mais quels sont les risques liés à cette mauvaise habitude ? Je vous propose encore quelques minutes d’écran avant de vous déconnecter en connaissance de cause !!


1-La fatigue oculaire et la dégradation de la vision

L’impact des écrans sur les yeux est essentiellement lié à la lumière bleue qu’ils émettent.

La lumière bleue constitue une partie du spectre de la lumière visible dont la longueur d’onde est située entre 380 et 495 nanomètres. Sa longueur d’onde étant courte, elle produit une grande quantité d’énergie. Son spectre s’étend du bleu turquoise (longueur d’onde entre 455 et 495 nm) au violet (longueur d’onde principalement entre 415 et 455 nm, plus énergétique que la lumière bleu turquoise). Elle est produite naturellement par le soleil et artificiellement par les écrans ou certains éclairages.

La lumière bleue est nocive dans sa partie la plus proche des ultra-violets, celle présentant la plus forte énergie. Elle atteint plus facilement la rétine et peut en accélérer le vieillissement. Elle réduit la fréquence de clignement des yeux, diminue la quantité de larmes et provoque fatigue et sécheresse oculaire. Elle peut induire une vision floue, des maux de tête et des troubles de la concentration. Certaines études laissent supposer qu’elle augmente les risques de DMLA.


2-La dégradation du sommeil

Le corps sécrète de la mélatonine dans l’obscurité. Cette hormone régularise les rythmes circadiens est permet de s’endormir.

La lumière bleu turquoise (voir paragraphe précédent) bloque la sécrétion de mélatonine. Une exposition à la lumière bleue le soir réduit la sécrétion de mélatonine et favorise donc l’éveil.


3-L’impact psychologique

3.1-L’addiction

Les écrans sont addictifs car ils opèrent une stimulation sensorielle constante (vidéos, interactions tactiles, images, sons) pouvant susciter une réponse émotionnelle positive. Les interactions générées peuvent entrainer la libération de dopamine, un neurotransmetteur associé à la sensation de plaisir.

Par ailleurs, la « récompense » obtenue est imprévisible : par exemple, les notifications associées aux jeux ou réseaux sociaux arrivent de manière aléatoire, ce qui peut inciter à une consultation plus fréquente des applications concernées.


3.2-Les troubles de l’humeur

Les troubles de l’humeur sont une conséquence d’autres effets directs, notamment :

· La perturbation des rythmes circadiens ;

· Le manque d’exercice, ce qui réduit la production de neurotransmetteurs associés à la régulation de l’humeur tels que la dopamine ou la sérotonine ;

· Le manque d’interaction sociale et le sentiment de solitude et d’isolement qui peut en découler ;

· La surcharge cognitive, ainsi que la stimulation visuelle et auditive excessive, qui entrainent une fatigue mentale et des difficultés de concentration.


3.3-Les troubles de l’estime de soi

Ces troubles sont à relier essentiellement aux réseaux sociaux. Les utilisateurs sont confrontés à des images, des messages qui peuvent modifier leur perception d’eux-mêmes pour les raisons suivantes :


3.3.1- Comparaison à des standards irréalistes

Les réseaux sociaux donnent un accès facile à la vie des autres, notamment de personnages publiques. Les images sont souvent retouchées, les messages orientés pour montrer les meilleurs aspects de leur vie et afficher un semblant de perfection. La comparaison est susceptible d'initier un certain mal être chez des utilisateurs fragiles qui aspirent à cette "perfection".


3.3.2- Addiction à la validation

Les réseaux sociaux ont pour but de promouvoir les interactions. L’écueil est de finir par porter un jugement sur sa propre valeur en fonction du nombre de likes ou de commentaires que nos publications suscitent… On devient dépendant, avec un besoin de validation par autrui de ce que l’on dit ou fait.


3.3.3- Harcèlement

Les réseaux sociaux, en facilitant les échanges, facilitent également des comportements agressifs. En effet, être à distance de la personne visée, utiliser des pseudos voire de faux comptes mettent les agresseurs à l’abri et les affranchissent de devoir assumer leurs actes. Il devient facile de prendre comme proie des gens dont les opinions ne leur correspondent pas ou simplement fragiles. Le harceleur en retire un sentiment de pouvoir, de dominance, de contrôle visant souvent à rehausser sa propre estime de lui-même. Les conséquences sur la santé mentale et émotionnelle de la victime peuvent être dévastatrices.


4-La sédentarité

Les écrans ont un côté addictif, notamment au travers des réseaux sociaux et des jeux (l’addiction aux jeux vidéo a été reconnue comme maladie par l’OMS en 2018). Favoriser des activités sur écran entraine souvent une réduction des activités physiques avec tous les impacts potentiels que cela engendre : risque de surpoids, maladies cardio vasculaire, diabète, stress…


5-Altération des relations sociales

Les réseaux sociaux ont tendance à modifier la façon dont les gens communiquent et à limiter les interactions en face à face. Les échanges sont potentiellement moins nuancés qu’en présentiel où les signaux sociaux et émotionnels peuvent être lus par les interlocuteurs et permettre d’ajuster les interactions.

Des études ont par ailleurs montré que les enfants passant beaucoup de temps sur les écrans ont un risque accru de retard de développement du langage et de la communication.


6- Focus sur l’effet de l’usage accru des écrans et des réseaux sociaux sur le cerveau

L’exposition prolongée aux écrans peut avoir des effets sur le cerveau, en particulier chez les enfants et chez les adolescents, dont le cerveau est encore en développement :

· Une étude publiée dans la revue JAMA pediatrics a notamment montré que les enfants passant plus de 7h par jour devant les écrans avaient un cortex cérébral plus mince. Le cortex cérébral est la couche la plus externe du cerveau (également appelée matière grise). Il joue un rôle clé dans la mémorisation, la réflexion, l’apprentissage, le raisonnement, l’attention, les émotions et le traitement de l’information visuelle et auditive.

· Une autre étude publiée dans la revue The lancet child and adolescent health a associé l’utilisation excessive des écrans à une réduction du volume de la matière blanche. Celle-ci joue un rôle dans les mêmes fonctions que la matière grise. La matière grise traite l’information portée par l’influx nerveux alors que la matière blanche est responsable de son transport.


Les adultes ne sont toutefois pas épargnés. Des études ont montré que des adultes surexposés présentaient une réduction de la matière grise au niveau du cortex préfrontal. Celui-ci est la région du cerveau impliquée dans la prise de décision, la planification et le contrôle de l’impulsion. L’utilisation excessive des écrans peut également affecter la mémoire à court terme, la concentration et la capacité à résoudre des problèmes complexes.


Enfin, les réseaux sociaux ou les jeux peuvent stimuler la libération de dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans le plaisir et la récompense. Cette stimulation peut devenir addictive.



Instaurer une bonne hygiène de vie est indispensable pour se préserver des effets néfastes potentiels des écrans : limiter le temps passé devant les écrans, prendre des pauses régulières pour reposer les yeux, avoir une activité physique régulière, des hobbies indépendants des écrans. Il faut également savoir identifier si les écrans constituent un refuge cachant d’autres problèmes de mal-être. Dans ce cas, ne pas hésiter à se faire aider pour comprendre la cause du malaise et revenir à des habitudes plus saines.



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